Bon,
commençons cet article par le plus évident : je suis une grande fan de
la série Sherlock, produite et diffusée sur la BBC. Cette série, qui
fera très bientôt l'objet d'une critique dès plus élogieuse sur mon
blog, vient tout juste d'achever sa troisième saison que j'attendais
avec impatience depuis 2 ans ! Laissez moi vous dire que j'ai tout
simplement ADORE ! J'ai savouré chaque minute de chaque épisode
minutieusement, comme un assoiffé savoure son premier verre d'eau après
des jours d'errance dans le désert (oui j'ai le sens de la formule),
mais, après trois épisodes absolument extatiques, voilà la saison déjà
terminée. Comme toujours, la série m'a laissé avec un grand manque de
mon détective préféré (pardon Miss Marple), aussi je me jette à corps
perdu dans tout ce qui me tombe sous la main, ayant trait de près ou de
loin au héros de Conan Doyle, d'où est venu l'acquisition de ce roman.
Le mystère Sherlock
mets donc en oeuvre 10 personnages, tous spécialistes de l'holmésologie
(l'étude de Sherlock Holmes), qui se retrouvent dans un hôtel lors d'un
congrès censé départager qui aura l'honneur d'occuper la première
chaire universitaire consacrée à l'étude des aventures du détective. Nos
universitaires arrivent ainsi au meeting avec une seule obsession en
tête : gagner à tout prix ! Et ils ne reculeront devant rien pour
obtenir la place qu'ils convoitent ! Sauf que, suite à une avalanche,
l’hôtel se retrouve bloqué durant de nombreux jours, sans accès à
l'extérieur et sans électricité. Lorsqu'enfin les secours arrivent,
c'est pour découvrir avec horreur, que les dix universitaires sont morts
et leurs cadavres alignés dans la chambre froide. Que s'est-il donc
passé pendant ces quelques jours d'isolement forcé ?
Autant
le dire tout de suite : ce livre fut un coup de cœur ! L'auteur nous
propose ici un pastiche parodique savoureux, emplis de clins d'oeil pour
les fans et d'informations malicieuses pour les néophytes. En effet, ce
livre offre un très bel hommage à l'oeuvre de Conan Doyle ainsi qu'aux
fans. L'auteur maitrise son sujet et parsème le roman de citations tout
droit sorties des aventures de Sherlock Holmes. De plus, au travers du
travail d'un de ses personnages, Audrey, journaliste ayant décidé
d'investiguer sur le club des holmésiens afin d'en tirer un livre qui
devait s'intituler Sherlock Holmes pour les nuls, nous avons
droit à de sublimes passages d'analyse de l'oeuvre de Conan Doyle, ainsi
que des références à toutes les œuvres qui ont été publiées sur le
détective : de la plus sérieuse à la plus improbable. Un livre dans un
livre donc, et j'adore ce procédé car il offre beaucoup de niveaux de
lectures et d'interprétations.
L'auteur
met ensuite en scène des personnages complètement obsédés par le détective qui
lui ont d'ailleurs dédié toute leur carrière. Sherlock Holmes, c'est
leur raison de vivre ! Par exemple, rien n'est plus important à leurs
yeux que de savoir combien de marches comporte l'escalier menant au 221 B
baker street , ou encore, qu'elle est la première phrase que dit Watson
à Sherlock lors de leur première rencontre. Vous l'aurez compris : de
vrais doux dingues ! Sauf que ces doux dingues sont poussés au summum de
leur hystérie lorsqu'il s'agit de s'emparer de la chaire holmésologique
proposée par la Sorbonne !
Le
récit débute alors que l'enquêteur récupère les écrits, carnets et
enregistrements audios de tout ces chercheurs, et remonte dans le temps
afin de comprendre ce qui a mené à la tragédie. C'est donc au travers de
la voix tour à tour de chacun de ces personnages, que le lecteur voit
se reconstituer le week-end.
Franchement,
je n'ai jamais autant ris durant la lecture d'un roman : j'ai même
l'impression d'avoir eu un fou rire quasiment à chaque page ! Il faut
dire que l'auteur a le sens de la formule et surtout de la répartie,
mélangé à un humour déjanté sans aucune limite et sans gêne vis à vis
des conventions, et vous obtenez un cocktail détonant ! Certaines
répliques valent de devenir cultes et certains passages
étaient tellement drôles que j'étais obligée de m'interrompre pour les
lire à haute voix à ma compagne qui, malgré le fait qu'elle ne
connaissait que grosso modo l'intrigue, rigolait tout autant que moi !
Bref, ce livre est vraiment à prendre au 3ème degré, un vrai petit
bijoux d'humour.
Au
cas où cela vous inquiéterez, il n'est pas du tout nécessaire d'avoir
lu l'oeuvre de Conan Doyle pour aborder ce livre, au contraire. L'auteur
fait surtout référence au mythe qu'est devenu Sherlock Holmes dans la
culture populaire, plus qu'aux fans les plus connaisseurs. Néanmoins,
toutes les citations, réflexions et clins d’œils au monde du détective
font plaisirs à ceux qui aimaient déjà Sherlock au préalable. De plus,
l'attitudes des protagonistes quand à leurs idoles (qu'ils considèrent
même comme ayant véritablement existé, c'est vous dire le niveau
d'adulation), fait écho de façon assez comique, à l'adoration que voue
le fandom de la série à Benedict Cumberbatch (je vous laisse faire un
tour sur tumblr afin de vous en rendre compte par vous même).
Enfin,
ce n'est pas seulement l'oeuvre de Conan Doyle qui est ici mise en
valeur, mais toute la littérature policière dans son ensemble. J.M. Erre
n'hésite pas ainsi à comparer les œuvres d'Agatha Christie à celles de
Conan Doyle, par exemple, mettant faussement en guerre leur
« fanbases ». De plus, l'auteur fait appel à toutes les astuces et coup
de théâtre les plus connus de l'intrigue policière, afin d'offrir au
lecteur une œuvre compilant en quelque sorte tout ce qu'il/elle aime
dans le genre, le tout, en critiquant ses côtés les plus poussifs à coup
de griffes aiguisées. Jubilatoire !
Pour
conclure, avec sa plume délirante, ses personnages très hauts en
couleurs et ses références à mon univers de prédilection, ce roman avait
vraiment tout pour me plaire !
C'est
donc mon premier grand coup de cœur de l'année et je ne peux que vous
le recommander ! Lisez Le mystère Sherlock si vous être un fan du
détective, vous allez adorer !
Sur ce …. enjoy.
Je suis ravie de te voir si enthousiaste ! Ca n'avait pas tout à fait été un coup de coeur pour moi, mais j'avais tout de même énormément ri pendant ma lecture. J'en relis même des passages de temps en temps, juste pour le plaisir.
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